Présentation

« Une œuvre de pierre, si pure soit l’œuvre, si émouvant soit le site n’est pas une fin en soi. Cette crypte à la mémoire des Martyrs de la Déportation est faite pour les hommes, pour qu’ils se souviennent : « Pardonne… N’oublie pas » est-il gravé face au tombeau. Sa fonction est donc de parler, de signifier. Elle est un langage secret et que pourtant l’on doit comprendre. »

Mais comment figurer l’infigurable ? L’association « Le Réseau du Souvenir » et Georges-Henri Pingusson, tout au long de dix ans de travail en commun sont cependant parvenus à réaliser « le plus beau mémorial de France » selon Geneviève de Gaulle-Anthonioz.

Antoine Brochard retrace ici la longue histoire de la gestation de « cette crypte qui n’est pas faite pour des foules nombreuses, mais pour le visiteur solitaire qui viendra y méditer (…) « Tout suggère l’emprisonnement et l’impossible évasion ; dans ce vide ne subsistent que ces deux présences éternelles et sans cesse renouvelées : le ciel et l’eau. »

Les citations entre guillemets sont de G.-H. Pingusson.

Biographie

Antoine Brochard Architecte, associé au sein de abdpa, et enseignant. Sa pratique du projet puise ses ressources dans les conditions préexistantes. Il a suivi un cursus doctoral en histoire urbaine à l’EHESS et intervient dans les écoles d’architecture sur les problèmes patrimoniaux.

Table des matières

  • Le « Réseau du souvenir », une volonté de mémoire
    • Objectifs et projets de l'association
    • Mémoires de la déportation
    • Enjeux d'un monument national de la déportation
  • Matrice d'un monument
    • Travaux de la commission artistique
    • À la recherche d'un site
    • Intentions architecturales de l'association
    • Le concours et la désignation de Pingusson et Veysset
  • La mémoire comme projet
    • Une mémoire sous forme de parcours
    • La solitude comme condition d'une remémoration individuelle
    • L'architecture et la permanence du souvenir
  • Figurer la déportation, controverses et inflexions
    • Une implantation en débat
    • La sculpture et l'expression du martyre
  • Vers une représentation architecturale de la déportation
    • Une reproduction de l'expérience de la déportation
    • Archétypes funéraires
    • Références d'architectures carcérales
    • Évocations concentrationnaires
  • Inscription du monument dans une mémoire nationale
    • Aspects financiers et implication étatique
    • Inauguration du mémorial, vers une responsabilité nationale
  • Le second projet de mémorial : les aménagements didactiques
    • Les inscriptions dans le monument
    • Aménagement des salles muséales de l'étage
  • À l'épreuve du temps : réception critique et évolutions historiographiques
    • Réception médiatique
    • L'inexactitude des inscriptions dans le mémorial
    • La judaïcité du monument
  • Conclusion
  • Écrits de Pingusson
    • Mars 1954 : Dispositions générales du monument
    • Mars 1954: Note descriptive sur les matériaux employés
    • Juin 1956: Monument aux victimes de la déportation
    • Février 1957 : Intervention lors de l'assemblée générale de l'association
    • Novembre 1960: Note sur le monument des déportés
    • Mai 1962 : Article sans titre
    • 1962 : Mémorial des Martyrs de la déportation
    • Janvier 1963 : Mémorial des déportés, Paris
    • 1970: Note brève sur le mémorial des martyrs de la déportation
    • 1974 : Mémorial des martyrs de la Déportation
  • Biographies
    • Georges-Henri Pingusson
    • Réseau du souvenir
    • Composition de la Commission artistique du Réseau du souvenir
  • ISBN : 978-2-910342-91-3
  • 140 pages 13 x 20.5cm
  • 23 €